De l'expressivité du vote — « Quand je serai président »

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[Disclaimer : Attention, au cas où le titre ne soit pas assez clair, ceci est un article qui parle de vote. Il n’y a aucun avis politique dedans, mais ne parle que de politique.]

Maintenant que le débat électoral s’est calmé, et peu avant les législatives, prenons un peu de temps pour contempler la beauté de nos processus démocratiques. En effet, je parlais autour de saucisses-coktails cuites à la poele avec un membre révolutionnaire du front de gauche de la montée des extrêmes, du pourquoi, et de ce que signifie la présence de notre président sortant au second tour, magré les discours porteurs de moustachus cultivateurs de cigares. Des mots grossiers ont été employés comme « vote contestaire », « vote d’adhésion », et autres « votes utiles ». La nausée, vous dis-je.

La démocratie, le pouvoir par le peuple. Chacun maitre des décisions de son pays. Dans l’esprit, c’est bien beau, et quand cela a été inventé avant les Calendes grecques — qui n’existent pas, les calendes sont latines, petits canaillous — c’était une belle image des possibles : Nous parlions alors de l’échelle d’une ville, et d’une démocratie qui ne portait pas aux nues le suffrage universel.

Le moyen trouvé alors pour permettre l’expression de la volonté commune est la délégation. Aujourd’hui, elle est devenue inutile grace à Internet, mais par archaisme (et cela m’arrange bien, dans un soucis de transparence du vote), nous la conservons : Il nous faut donc des grands électeurs qui votent pour nous, ou des parlementaires qui débatent pour nous, quand ce n’est pas un président qui organise pour nous.

Et de là, nous en arrivons au coeur du problème qui nous occupe ici : Le vote. Philosophiquement, et sans le débattre, je vous donne immédiatement mes ressentis sur la manière dont nous devrions voter… Un peu de bon sens dans ce monde de brutes. Car je vois un grand problème aux élections, pas vous ?

L’élection présidentielle : Un problème pris à l’envers.

Prenons une élection d’un pays connu, la Syldavie. Celle-ci se fait en deux tours, l’élection se gagnant à la majorité qualifiée. En 2012, La Syldavie a élu son nouveau président, Syldain Irlande. Son adversaire, Niccos Sarzyko, président sortant a été éliminé, avec un faible écart autour des 50%.

La répartition des votes ressemblait à cela :

  • Que peut-on en déduire ?
    Premièrement, que 71,37 % des gens n’ont pas voté pour le président finalement élu en première intention. En faisant un raccourci sauvage, les trois quart des Français ne voulaient pas du président élu pour les représenter.
    Ensuite, que ce président n’a pas de vraie légitimité par rapport à son adversaire : Il y a globalement au second tour autant de gens qui auraient préféré le retour du président sortant qu’une alternance à la tête du pays.

  • Pourquoi ce phénomène, et pourquoi ces conclusions ?
    Pour une raison simple : Nous cherchons avec un suffrage direct en deux tours à choisir le président qui nous plait personnellement le plus ; Cela concentre les voix d’au plus 1/4 de la population votante sur le vainqueur, en raison du nombre de partis et donc de possibilités de vote… Ces gens ayant peut-être une seconde préférence à exprimer au second tour. Nous sommes donc dans un système de vote de rejet et de calcul électoraliste afin d’éliminer celui-qu’on-ne-veut-pas-voir, et éventuellement de favoriser celui-qu’on-veut-voir.

Une solution au problème du calcul stratégique (communément appelé « vote utile ») pourrait être un passage à une élection sur un tour ; c’est le parti pris des Etats-Unis (j’écarte volontairement les grands électeurs, pour ne parler que du choix final des gens du commun, par soucis de simplicité). Le problème d’une élection à un tour est que du coup elle oblige mathématiquement à un bi-partisme permanent, appauvrissant le paysage — et donc le débat — politique.

N’oublions pas une chose : Nous cherchons à établir le président de TOUS les Français. Cela nécessite, par essence, un choix consensuel. Plutôt que de choisir celui qui plait le plus à toi, celui qui déplait le moins à la majorité des gens.

  • Un exemple grossier pour être clair ?

Prenons 4 candidats à une élection à un tour.

Le petit D a moins de partisans qui se dévouent pour lui que le candidat C. Ce suffrage représente l’adhésion directe à une idée. Mais tous les citoyens devront être dirigés par le président élu ; Imaginez maintenant que durant le débat télévisé d’entre deux tours, le plateau connaisse une avarie électrique, et tue à coup d’étincelles nos deux candidats ? Et si on demandait aux gens ayant voté pour A ou B s’ils préféraient voir C ou D au pouvoir ? Si C est un parti considéré comme intolérant et extrémiste, au hasard, alors la majorité des gens ayant voté pour A ou B préféreraient élire D que C. Alors que C a fait un meilleur score. Ce chiffre ne représente donc pas fidèlement la population.

Au bilan, nous arrivons à des situations incroyables en Syldavie : En 2002, le second tour amena les électeurs à choisir entre le candidat de droite et celui d’extrème droite, donnant 80% des voix au vainqueur… sans vrai choix démocratique. Et rebelote en 2007, ou les gens ne voulant pas voir le candidat de droite au pouvoir ont séparés leurs voix au centre et à gauche….Laissant la voie grande ouverte pour ce qu’ils voulaient éviter.

L’intérêt du suffrage unique direct.

Alors, ce système, inutile ? Non, bien entendu. Quand nous choisissons un homme, il faut que le choix soit un choix consensuel de non rejet ; Cela évite clairement que 50% crachent sur le président « qu’il n’a pas élu ». Mais quand on choisit une assemblée, alors le problème est différent : Dans ce cas, il faut que celle-ci soit représentative de la population… et donc de leur adhésion.

En imaginant une assemblée de 577 parlementaires (c’est le cas en Syldavie), et en imaginant les scores électoraux du dessus, une assemblée élue à la proportionnelle telle que la suivante représente bien démocratiquement les Syldaves.

On peut imaginer placer une limite d’acceptabilité à 5% pour éviter d’avoir un hurluberlu pour chaque micro-parti présenté, mais j’avais la flemme d’écraser les pourcentages :D

Ce mode de scrutin n’est donc pas à rejeter. Il reste problématique que la Syldavie n’élise pas ses représentants de cette manière : Il a été décidé, pour éviter les partis contestataires, de fonctionner au scrutin majoritaire par canton. Le résultat démocratiquement ubuesque de cette décision est que le Menton Patriotique, représentant entre 20% et un quart de la population française, n’est pas représenté par une seule voix, alors que le Rassemblement Rouge, qui a l’époque rassemblait moins de 6% des voix, présentait une dizaine de députés.

So… What shall we do with the drunken sailor?

Et bien, sommes toute, alors que les Syldaves sont très fiers de leur monarchie élective, et que j’exposerai sans doute plus tard et ailleurs d’autres problèmes démocratiques graves de ce pays, nous pouvons voir que la base même d’une démocratie — le vote — n’exprime absolument pas représentativement le peuple… Et donc que celui-ci n’est pas une vraie démocratie. Nous passerons sur le traité signé dernièrement par l’assemblée, traité déjà refusé directement par l’ensemble de la population lors d’un référendum. Mais allons de l’avant.

S’il convient d’utiliser un scrutin proportionnel pour l’Assemblée Nationale, et que cela reste simple à mettre en oeuvre, le problème du scrutin présidentiel est un peu plus compliqué. Compliqué… mais rassurez-vous, les mathématiques travaillent pour vous.

Condorcet est dans la place

Ce grand penseur est arrivé à la même conclusion que moi, et nous a proposé un système apparenté à un classement des candidats.

Imaginez trois candidats, A, B et C. chaque citoyen (nous parlons d’un pays de 100 citoyens) classe ces candidats par ordre de préférence. Le dépouillement est méthématiquement simple : On compare des duels.

  • 41 électeurs ont voté A > B > C
  • 33 électeurs ont voté B > C > A
  • 04 électeurs ont voté B > A > C
  • 22 électeurs ont voté C > A > B

Regardons le premier duel pour comprendre comment cela marche :
A contre B : A gagne pour 41 + 22 électeurs, et perd pour 33 + 4 électeurs. On calcule donc son score de cette façon :

Dans les duels de A 
A contre B : 41 + 22 − 33 − 4 = +26 (A gagne contre B par 26 voix
A contre C : 41 + 4 − 33 − 22 = −10 (A perd contre C par 10 voix)

Dans les duels de B :
B contre A : 33 + 4 − 41 − 22 = −26 (B perd contre A par 26 voix)
B contre C : 41 + 33 + 4 − 22 = +56 (B gagne contre C par 56 voix)

Dans les duels de C :
C contre A : +10 (C gagne contre A par 10 voix)
C contre B : −56 (C perd contre B par 56 voix)

Le plus mauvais résultat de C est de −56. Le plus mauvais résultat de B est −26. Le plus mauvaise résultat de A est −10. Le plus mauvais résultat de A est le meilleur des trois candidats. A est élu.

Nous avons un système qui fonctionne correctement. Son inconvénient majeur (outre le temps de calcul, facilement résolvable de nos jours plus qu’à l’époque de Condorcet) reste que dans de rares cas, nous arrivons à un paradoxe : A peut être préféré à B qui serait préféré à C qui serait préféré à A. Diable. Il n’est donc pas utilisé comme système de vote législatif (bien qu’il y ait des méthodes pour contourner ce problème, comme celle de Schulze et qu’il serait donc parfaitement adapter à une élection nationale) ; Cela a tout de même été la base d’un système de vote réellement utilisé, par exemple en Irlande ou en Australie : Le vote alternatif.

Un vote alternatif

Imaginez la même base, un électorat classant les candidats ; Cependant, on ne regarde que le premier nom du bulletin, celui qui a été choisi en priorité par chaque électeur. Ils obtiennent donc tous un pourcentage de voix comparable au scrutin usuel de Syldavie.

Si le candidat classé premier est classé premier par la majorité absolue des voix (> 50%), alors il est élu directement. Si ce n’est pas le cas, on barre le nom du candidat ayant eu le moins bon score sur TOUS les bulletins. Du coup, le classement de tête change, et on recompte les voix du choix numéro 1 sur tous les bulletins. Si aucune président n’est choisi par majorité absolue, nous barrons sur tous les bulletin le nom du dernier du classement. Et ainsi de suite.

L’élection est plus légitime puisque demande une majorité absolue, et permet de mettre en avant ses idéaux politiques sans faire perdre de points au courant de pensée associé. Par exemple, je peux voter Menton Senestre sans avoir peur de faire perdre l’Union des Sociaux

Le résultat favorise les courants de pensée majoritaire, et obtient donc parfois un résultat différent du vote de Condorcet. Mathématiquement, dans 100% des cas ou les deux résultats sont différents, si on fait un second tour entre les gagnants des deux systèmes, celui de Condorcet gagne : le Vainqueur de Condorcet (c’est son nom), s’il est trouvé, est la référence absolue d’un choix électif. Le vote alternatif est cependant plus simple à mettre en oeuvre, car il implique juste plusieurs tours de décomptes dans les bureaux de vote.

L’inconvénient de ce système cependant est grand : Le classement des candidats est une chose pensée, et les électeurs suivent assez communément l’ordre de référence proposé par le parti auquel ils adhèrent ; Il n’y a pas de disparition du vote utile, il est transformé en vote de parti. Le classement des candidats, même dans une forme plus simple que celle de Condorcet, est donc un système imparfait.

Ce système trouve toujours un vainqueur.

Le vote d’approbation

Il a pour but d’éviter le classement qui crée le calcul électoral. Le système est utilisé en Syldavie pour les élections municipales par liste complétable, dans les petites communes. Le principe est de voter de la même façon que pour le vote principal syldavien, mais en pouvant placer des bulletins pour plusieurs candidats dans son enveloppe.

L’inconvénient majeur est la possibilité du vote stratégique, en favorisant des petits candidats face aux candidats majoritaires pour augmenter le pourcentage de voix relatif de son propre candidat. Il est aussi propice au vote-émotion : Alors que la moyenne empirique de bulletin par enveloppe est de 2,1 dans ce système, cela varie de 1 à une dizaine, et le choix de l’électeur n’est pas forcément rationnel par rapport à ses propres convictions ; Dans le cas ou tous les électeurs votent rationnellement, le résultat tend à désigner le Vainqueur de Condorcet.

Ce système trouve toujours un vainqueur.

Un vote de valeur

Le vote de valeur part du principe qu’il ne faut pas classer les candidats, mais que chaque candidature n’a pas le même poids, au contraire de ce que prétend le vote d’approbation.

Chaque candidat se voit attribuer une note allant de −2 à +2 sur le bulletin par l’électeur. Le vainqueur est choisi après décompte des scores.

Il est très à la mode actuellement dans les milieux qui réfléchissent à des remplacement du système de vote, mais il ne faut pas que cela soit un critère pour sélectionner un tel système : Derrière son élégance et sa simplicité (de mise en place et de décompte des voix), il souffre de problèmes, comme rien n’est parfait.

Celui-ci procède donc à une mise en moyenne des résultats ; Sauf qu’une moyenne, c’est le mal. Il suffit de noter à la plus mauvaise note possible le candidat qui risque d’être le plus dangereux pour son parti, que l’on classe avec la meilleure note, et cela permet de prendre artificiellement l’avantage sur celui-ci.

De plus, « les notes » sont humainement une donnée très subjective, et c’est bien le drame dans une société syldavienne, ou les gens ne pensent que par extrêmes et considérant que la perfection n’existe pas… En simplifiant bêtement ce vote, on pourrait presque imaginer une entreprise assez irréfléchie pour noter ses employés en fonction d’une échelle d’appréciation laissée à ses clients, en ne comptant que les notes maximales et pas le reste de l’échelle, et ce dans un pays ou les gens ne notent jamais au maximum par culture ! Un vote de valeur ne fonctionne que si les gens sont honnêtes dans leur réponses, et nuancées dans leur choix, et que l’intégralité de l’échelle est prise en compte. Bon, heureusement, mon exemple était totalement hypothétique, et jamais une société cohérente n’appliquerait cette méthode non représentative, et décriée comme telle par toute les théories électives.

Ce système trouve toujours un vainqueur.

Le jugement majoritaire : Une solution de moindre mal

Oui, c’est le dernier que j’expose, et je lui accole un sous-titre : On sent bien que j’expose les autres systèmes pour mettre celui-ci en avant.

Ce système est un système mathématique (comme celui de Condorcet) inventé par deux chercheurs syldaves, qu’on pourrait imaginer dériver du vote de valeur.

Ce système propose, plutôt que de classer les candidats, de les noter, à la manière d’un vote de valeur, mais sur des notions d’approbation plus que sur un score. Pour chaque candidat, l’électeur choisit si celui-ci est est « Très bien », « Bien », « Assez bien », « Passable », « Insuffisant » ou « A rejeter ». Ceux qui suivent diront que c’est l’équivalent des notations du système de valeur : Oui, mais ne pas donner de points permet d’éviter la moyenne de ces points, pour devoir se concentrer sur la médiane des notes.

Alors comment ça marche ?

Je vais prendre des chiffres issus d’un sondage internet mettant en place ce vote : Je rappelle que les gens allant sur internet, et s’intéressant à un système de vote alternatif, sont plutôt situés à gauche de l’échiquier politique : Cela explique les différences énormes avec le résultat officiel de l’élection ; Cependant, l’idée pour comprendre le système est là !

Au travail  !

Prenons l’Union des Sociaux, par exemple, les gagnants officiels de cette élection 2012.

  • 7,13 % des gens trouvent notre bon Syldain « très bien ». Donc pas la moitié de la population.
  • 15,36% le trouvent « bien », ce qui signifie que 22,49% des gens le trouvent au moins « bien ».
  • 19,75% des votants trouvent ce candidat « Assez bien ». Donc 42,24% le trouvent au moins « Assez bien ».
    Et voila la médiane : Avec 21,98% des gens trouvant Irlande « Passable », nous avons 64,22% des votes le trouvant au moins « Passable », soit la majorité absolue de la population.

Notre candidat présidentié est donc au scrutin à jugement majoritaire considéré comme « Passable ».

Plus en détail, il y a deux mentions sous « Passable », et le candidat a alors accumulé 35,78% des suffrages sous sa mention majoritaire. On a vu en revanche que 42,24% des voix le donne au dessus. Il y a plus de gens à le considérer meilleur que passable, que de gens qui le considèrent moins bon que passable.

Syldain Irlande, candidat pour l’Union des Sociaux est donc Passable +

Une fois tous les candidats classés, de « A rejeter - » à « Très Bien + », le meilleur est élu. En cas d’égalité, on regarde la médiane la plus haute entre les deux candidats (le pourcentage ayant donné la mention majoritaire).

Nous obtenons ici le résultat suivant :

Ici, le vote stratégique est globalement nié : Placer le candidat du RoUTEUR en « A Rejeter » plutôt qu’en « Insuffisant » ou en « Passable » ne changera pas sa Mention Majoritaire ; A l’inverse, mettre notre bon Niccos Sarzyko en « Très bien » n’augmentera pas sa note plus qu’en votant « Passable », à la vue de sa mention majoritaire.

L’expérience

Sur un échantillon limité, lié à Internet et/ou en sortie d’urne de certains bureaux, ces méthodes ont été testées lors des élections françaises de 2012. Toute ressemblance avec les élections syldaves est bien entendu purement fortuite…

Le résultat a été redressé pour coller aux résultats officiels, donnant un panel plus représentatifs de ce que peut donner un autre système de vote.

  • Vote uninominal à deux tours (mode de scrutin actuel)
    Hollande vainqueur sur Sarkozy (51,64% - 48,36%)

  • Vote uninominal à un tour
    Il s’agit de ne pas prendre ici les résultats du premier tour, car le vote à tour unique change la donne au niveau de la stratégie de vote.

    Hollande vainqueur sur Sarkozy (31% - 28%)

  • Vote alternatif
    Hollande vainqueur sur Sarkozy (55% - 45%)

La différence principale a été dans le troisième arrivé, ici Mélanchon, qui a profité du report des voix de l’élimination de Bayrou et Joly par rapport à Lepen

  • Vote par approbation
    • Hollande 46%
    • Bayrou 41%
    • Sarkozy et Mélanchon 36%
    • Joly 33%
    • Lepen 23%
      Ici, la différence du classement est intéressante.
  • Vote de valeur

  • Jugement majoritaire
    • Hollande et Bayrou en « Assez bien » (l’échantillon est trop réduit pour se prononcer sur celui qui est en tête, il me semble que c’était Bayrou sur l’échantillon, et Hollande en redressé)
    • Sarkozy devant Mélanchon, en « Passable »
    • Lepen avant dernier devant Cheminade.

Polémique des votes de consensus

Il est souvent reproché aux votes alternatifs de favoriser le centre ; Il a été montré que si cela n’était pas parfaitement exact, il n’en reste pas moins que si on choisist le « moins pire » pour l’ensemble des Français, le centre et son côté ambivalent est plus indiqué. Et ce n’est pas forcément un mal, car je rappelle à tout hasard quelque chose fort oublié dans la 5e république, surtout de Sarkozy : Ce n’est pas le Président qui donne l’orientation du pays, mais bien l’Assemblée qui est plus qu’une chambre d’enregistrement des décisions de l’exécutif : On parle de séparation des pouvoirs, et on se marre quand on regarde notre beau pays.

De plus, cette dernière élection comme celle passée ont montré avec la méthode de Condorcet quelque chose de passionnant : Dans le cadre Bayrou VS n’importe qui d’autre au second tour… Bayrou aurait gagné. Comme quoi, c’est le fameux UMPS dénoncé par un partie de droite de très loin, et le système de vote actuel, qui sont bien responsables de la captation de l’espace politique.

Et en addendum, Hollande gagnerait ce jugment majoritaire. De quoi faire la morale aux haters… who gonna hate.

Concernant les peurs de l’utilisation des votes extrêmes uniquement (tout le monde en « à rejeter » et mon champion en « très bien », cela est irréaliste dans l’action, et une fois cela établi, mathématiquement insignifiant. Un extrêmiste du Front de Gauche pourrait mettre tout parti droitier dans « à rejeter » et le Front de Gauche dans « Très bien ». Mais le PS ne sera pas mis dans « à rejeter » : Et la puissance de la médiane, c’est qu’elle ne tient pas compte des votes des fanboys, mais de l’ensemble des voix. Je rappelle que les deux partis majoritaires couvrent environ 50% de la population et s’annulent en moyenne, c’est donc les petits votes divers qui donnent leur sens à une telle élection. Et quand bien même les gens voteraient bien uniquement aux extrêmes du panel… Nous aurions alors un système à deux candidats dont l’un avec un plus fort succès que l’autre. Rien de bien différent de la situation actuelle, en somme. L’important ce n’est pas ce que le citoyen choisit de voter, mais bien qu’il puisse choisir de le faire.

Conclusions

Voila donc une série assez exhaustive de solutions pour le vote expressif. Bien sur, le vote à mention majoritaire est le scrutin qui sera mis en place si je suis élu Président de notre république, quand je me présenterai.

Il faudra auparavant aborder d’autres thèmes allant à contre courant des méthodes « démocratiques » actuelles, mais nous avons le temps. Les politiciens en France, ils sont tous vieux, et la politique est leur seul boulot, ce qui n’est pas mon cas. AH MINCE. J’ai dis que j’en parlerai plus tard, je suis incorrigible !

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Tous les matins du monde

Publié le 10 octobre 2012