De la communication sur les réseaux sociaux

Temps de lecture ≈ 8 minutes

[Article rédigé originellement sur Facebook]

Quoi de plus ironique que de parler de twitter sur Facebook…. Et de plus commun également. Enfin surtout dans l’autre sens. Car tout Twitter connait Facebook, et tout Facebook sait que Twitter ça aide aux révolutions printanières, tant sur le boulevard Haussmann au niveau de la mode que dans le pourtour méditerranéen au niveau de la démocratie.

Mais bon, Twitter, c’est quoi de différent, par rapport à Facebook ?

Et bien le postulat de base même est différent, et c’est cela qui rend twitter plus dynamique !

Déjà, le nombre de caractères est limité à… 140. L’idée initiale était qu’en envoyant un SMS à un simple numéro, vous pouvez twitter. Cela est une limite, mais aussi un avantage dans la nouvelle instantanée, et cela force à al concision, et donc augmente le nombre de phrases chocs. Cependant, la différence principale n’est pas là, elle est dans la structure même du réseau social.

Facebook est un réseau symétrique avec deux pendants : Le fil, et le mur (remplacé petit à petit par le journal)

Symétrique : Vous voyez ce qu’écrivent vos amis, et seulement eux. Vos amis voient ce que vous écrivez. Pour être ami, il faut que les deux le confirment. Sur Facebook, la philosophie de base est « Ce que je dis est privé. Je décide qui peut le lire »

Le fil : Le résumé de ce qui se passe de visible pour vous sur Facebook, soit ce que vous écrivez, et ce que vos amis écrivent

Le mur : Ce que vous écrivez et ce que vos amis écrivent directement à votre intention pour le votre, et le même pour vos amis (ce qu’ils disent et ce qu’on dit à leur intention, si vous suivez).

Imaginez que vous vous intéressez à la politique, et que vous adoriez Alexandre Chompardier, le futur candidat à la présidence de notre beau pays. Ce qu’il dit doit être intéressant. Vous aimeriez bien le lire. Mais horreur, vous ne pouvez pas : Vous n’êtes pas amis. Vous pourriez le devenir, il faudrait qu’il accepte, d’une part. Qu’il le fasse pour 2 500 347 amis, ensuite. Et qu’il se tape sur son propre mur les émois de ses followers qui décrivent leur rupture ou la mort du chien….

… Et là, on touche à la différence avec Twitter. Twitter est un réseau asymétrique, avec trois éléments : Vos tweets, vos mentions, et votre TimeLine (TL)

Vos Tweets : Tout ce que vous écrivez sur Twitter, à tout le monde comme à Alexandre Chompardier quand vous avez décidé de le féliciter pour son discours sur la récession. C’est l’équivalent de votre mur, mais sans l’intervention de vos amis qui veulent vous parler, puisque c’est uniquement ce que VOUS dîtes.

Vos mentions : C’est l’équivalent de la seconde partie du mur : Dès qu’on vous cite quelque part, vous en êtes averti ici. Lors de votre félicitation, Alexandre Chompardier en a été prévenu là.

Votre TimeLine : L’équivalent du fil de Facebook. Tous ce qui va être dit par les gens que vous suivez, si c’est à votre intention ou pour tout le monde, apparaitra ici. Ce qu’ils disent à l’intention de gens que vous ne suivez pas n’apparait pas (après tout, si Alexandre Chompardier répond à @MamieGinette qu’il apprécie son soutien, vous n’en avez pas grand-chose à carrer…. Sauf si @MamieGinette est votre amie). Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas les lire, il faudra juste aller sur la page des Tweets de notre bon Alexandre, puisque tout ce qu’il peut écrire y est affiché.

Le réseau de Twitter est asymétrique : Vous suivez Alexandre Chompardier, vous pouvez lire ce qu’il écrit, il sait que vous le suivez, il ne vous connait pas, il s’en fout, et il ne lira jamais rien de vous sauf quand vous parlez de lui. Quand vous suivez quelqu’un et qu’il vous suit de même, c’est plus intéressant, mais ce n’est pas essentiel : Vous accédez à toutes les informations que vous souhaitez pour peu que quelqu’un veut bien les donner. Sur Twitter, la philosophie de base est « Ce que je dis est public. Je décide qui je veux lire »

Un avantage non négligeable : Vous pouvez sans état d’âme parler de trucs totalement inintéressants, vous ne saoulerez personne sauf ceux qui le veulent bien. J’insiste sur le côté philosophie cependant : Les gens disent parfois ne pas aimer Twitter car ils ne veulent pas qu’un inconnu puisse les lire : C’est EXACTEMENT le but de Twitter, c’est donc inutile de critiquer ce fait, vous n’êtes juste pas fait pour Twitter - Cela évite également les diarrhées verbales, vous devez faire attention à ne rien dire que vous n’assumez pas publiquement !

Et comment ça marche ?

Les gens ont un pseudo commençant par @.
Plusieurs cas de figure, alors.

Vous twittez « Il fait beau aujourd’hui ». Ce tweet apparait dans vos tweets. Ce tweet apparait également dans la TL des gens qui vous suivent. C’était très intéressant.

Vous twittez « Contrairement à ce que dis @MamieGinette, il fait beau ». Ce tweet apparait dans vos tweets. Ce tweet apparait également dans la TL des gens qui vous suivent. Ce tweet apparait enfin dans les Mentions de @MamieGinette, qu’elle vous suive ou non. De toute façon, @MamieGinette raconte souvent n’importe quoi.

Vous twittez « @MamieGinette, tu racontes n’importe quoi sur le temps, il fait beau ! ». Ce tweet apparaitra dans vos tweets. Ce tweet apparait également dans la TL des gens qui vous suivent ET qui suivent en même temps @MamieGinette. Ce tweet apparait enfin dans les Mentions de @MamieGinette, qu’elle vous suive ou non. Vous avez spécifiquement écrit ceci à son intention, les gens qui ne la connaissent pas n’y trouverons pas d’intérêt. Si vous trouvez que vous avez été spirituel et que tout le monde mérite de lire et de se moquer de @MamieGinette, mettez un . ou n’importe quel caractère devant : Une personne n’étant plus cité en premier, vous retombez dans le cas numéro 2.

HashTag, vous avez dit #HashTag ?

Une autre particularité de Twitter, c’est sa capacité à centraliser les informations. Vous pouvez lire n’importe qui, mais comment savoir qui lire ? Le basique, comme sur Facebook : Les amis, les amis cités par les amis, les amis des amis, les gens connus…

Mais cela n’est pas suffisant. Votre entourage est de droite, alors que Alexandre Chompardier est de gauche. Et bien vous pouvez rechercher tous les tweets publiés à l’aide de mots clefs, les HashTag. Par exemple, notre politicien prometteur conviendra que ses tweets de campagne porterons le HashTag #AC_2012 (Alexandre Chompardier ne connait pas la célèbre licence de Ubisoft, ne lui jetez pas la première #Pierre). En recherchant #AC_2012, vous trouverez tous les tweets comportant ce tag, et donc des gens en parlant… que vous pourrez suivre si vous les trouvez pertinent.

Plus encore, vous taguerez vos tweets parlant politique avec ce même tag. Vos amis étant de droite, ils trouveront dommageable de voir ces tweets inopportuns. Ils pourront alors juste cacher tout ce qui a le tag #AC_2012, et ils ne verront alors plus ces tweets, ni de vous, ni de quiconque.

J’adôôôôôre ce que vous faîtes !

Twitter, c’est aussi cet outil ultime, la célébration extrême du bon mot : Le Retweet.

Le nom est explicite : J’aime ce que quelqu’un a dit, je veux le partager. Je pourrais faire croire que cela vient de moi, mais on saura bien vite que je plagie. Nous prévenons donc nos amis que nous retwittons. Retweet, ReTweet, RT. Le sigle est lâché. Cela permet même de commenter ce qu’on retweet. Dans cet exemple, je parle d’un utilisateur nommé @Lomig ; Ce n’est pas mon pseudonyme sur Twitter !

L’hiver qui commence en Janvier, c’est à cause de ces satellites, ma bonne dame !
@Lomig, Twitter

RT @Lomig: L’hiver qui commence en Janvier, c’est à cause de ces sattellites, ma bonne dame !
@Fan 1, Twitter

Ahah, il est trop drôle ! RT @Lomig: L’hiver qui commence en Janvier, c’est à cause de ces satellites, ma bonne dame ! – @Fan2, Twitter

Si vous regardez la structure, tous les amis de ces fans pourront lire le tweet, le savourer, et donc suivre ce garçon trop spirituel, et @Lomig en sera prévenu en Mention qu’on a parlé de lui… Le début de la gloire !

Il existe aussi un système de RT automatique, utilisé maintenant de manière préférentielle, mais qui ne permettent pas de commenter - Les deux formes coexistent donc.

Codes, vocabulaires et habitudes

Un nouveau monde, un nouvel outil, donc un nouveau champ lexical.

RT : Retweet

CC : Copie Conforme. Ce que je dis intéressera tout le monde, mais je veux que ces gens le lisent, donc je les fait apparaitre en mentions. « J’aime bien notre nouveau bureau CC @Jessica @Romain »

Poke : Une variation du CC, souvent utilisé à des fins plus humoristiques. « De toute façon, les gens qui viennent d’Alsace, hein ! Poke @KévinDAlsace »

#HashTags : Outre les fins de mots-clefs, les HashTags servent aussi à résumer des pensées de manière humoristique. Quad il y a plusieurs mots, par soucis de lisibilité, pensez à une majuscule à chaque mot. « Cette vendeuse vient de me dire que j’étais sorti sans mon pantalon… #SansBlague #JournéeDeMerde »

DM : DirectMessage : C’est la messagerie privée de Twitter, comme celle de Facebook

LT : LiveTweet : Quand quelqu’un va raconter un événement (ou un non-événement) minute par minute, comme un discours, une émission de télé, un film, une réunion…

Les traditions de Twitter :

  • #FF = #FollowFriday -> Le vendredi, c’est pour dire a ses amis « Suivez aussi lui, il est cool »
  • #JeudiConfession = Pour dire un truc honteux, le jeudi
  • #LesGens : Avec le temps, cette habitude est née, et elle reste très drôle. Vous êtes énervé parce qu’en allant aux toilettes vous avez remarqué qu’un imbécile n’avait pas tiré la chasse… de la pissotière. Hallucinant. HALLUCINANT. Vous pourrez donc commencez un tweet pour exprimer votre indignation. Toujours la même forme, pour le running gag.

Les gens qui ne tirent pas la chasse en allant aux toilettes. #LesGens

Bien sur, le concept est déclinable.

Les Hivers qui commencent fin Février. #LesHivers

Vous êtes parés ? Alors twittez !

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Inaugurons une nouvelle section de ces formidables articles dont je régale petits et grands, et commençons du coup, fort.C'est le premier...… Lire la suite →

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Publié le 10 octobre 2012